Les attentats à Paris en janvier 2015 ont provoqué un vaste traumatisme collectif. Cet article interroge l’influence des discours à propos du terrorisme sur la sensibilité des opinions publiques occidentales. Cette analyse s’inscrit également dans une perspective performative de la violence politique. La forte médiatisation a selon nous renforcé le pouvoir d’évènements déjà intrinsèquement choquants. Cette caisse de résonance est prise en compte pour expliquer l’ampleur des réactions socio-politiques. La période post-Charlie est ensuite décryptée à travers le concept de drame social. Ainsi, l’indignation populaire s’explique pour beaucoup par la volonté de défendre symboliquement des valeurs fondamentales menacées. Les propos politiques médiatisés se sont par ailleurs révélés particulièrement explicites et révélateurs des tensions sous-jacentes concernant la “communauté musulmane.” Malgré les appels au “vivre ensemble,” la définition dominante actuelle de la laïcité a plutôt tendance à exacerber les stigmatisations.

The Paris attacks in January 2015 caused an extensive collective trauma. This article interrogates the influence of the discourses about terrorism on Western public sentiments. Its analysis takes into consideration a performative perspective on political violence. We argue that the extensive media coverage has strengthened the power of already inherently shocking events. These resonances are taken into account to explain the magnitude of sociopolitical reactions. The post-Charlie period is then deconstructed through the concept of social drama. Thus, popular indignation gives an account of the desire to symbolically defend threatened fundamental values. Mediated political sentiments have also been particularly explicit and reveal the underlying tensions surrounding the “Muslim community.” Despite calls to “vivre ensemble,” the current mainstream definition of secularism tends to exacerbate stigmatization.

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