Jusque dans les années 2010, la violence idéologique et politique était appréhendée, en France, à partir du champ sémantique du terrorisme. Progressivement, ce terme a cédé le pas à celui de « radicalisation », dont la sphère de pertinence est bien plus étendue que celle du premier. Bien que faisant référence à des phénomènes distincts, leur approche interprétative sur la scène politique a peu évolué. À partir d’une analyse systématique des discours politiques de 1980 à 2016, nous mettrons en évidence les facteurs privilégiés par le politique pour rendre compte de la radicalisation. Trois paradigmes dominants se dessinent : le déterminisme social, l’hypersubjectivation, l’occultation des
raisons. Que ce soit à travers une approche subjective ou objective, les facteurs convoqués par
le politique pour rationnaliser cette violence participent systématiquement de sa dépolitisation.

Until the 2010s, the ideological and political violence was described in France by reference to terrorism. Gradually “terrorism” has given way to “radicalization” though the latter has a larger field of application. Although “terrorism” and “radicalization” refer to different phenomena, their interpretations in the political sphere do not differ genuinely. We proceed to a systematic study of French political discourses from 1980 to 2016 to investigate the reasons they raised to explain the radicalizations. Three main paradigms appear: social determinism, a hypersubjectivation, a tendency to hide reasons. The factors political discourses refer to, either in a subjective approach or in an objective approach, lead to a systematic depoliticization of the radicalization processes and the violence they sometimes cause.

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